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Avatar de Brenda_Diakite
Brenda_Diakite
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il y a 2 mois

💬 Le dĂ©bat de la semaine #5 : Vers la fin du monopole des experts-comptables sur la saisie ?

Le 17 septembre 2025, la Cour de cassation a rendu une décision remarquée :

« La saisie informatique de données comptables dans un logiciel dédié ne relÚve pas, à elle seule, du champ réservé aux experts-comptables. »

Autrement dit, un simple acte de saisie de donnĂ©es, sans imputation ni travail d’analyse, ne suffit plus Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ© comme relevant du monopole des experts-comptables.

👉 Cette dĂ©cision relance un vieux dĂ©bat : oĂč s’arrĂȘte le champ rĂ©servĂ© de la profession et oĂč commence celui des autres acteurs (prestataires, outils technologiques, etc.) ?

💬 Affirmation pour ouvrir le dĂ©bat :
« La saisie comptable n’appartient plus exclusivement aux experts-comptables. »

🔎 Pour certains, cette clarification est logique : la saisie purement “administrative” n’est pas du conseil et ne remet pas en cause le cƓur du mĂ©tier.
Pour d’autres, c’est une brĂšche dans les prĂ©rogatives de la profession qui pourrait fragiliser son rĂŽle face aux nouveaux acteurs et Ă  l’automatisation.

âžĄïž Et vous, quel regard portez-vous sur cette dĂ©cision ? Est-ce une menace pour la profession
 ou au contraire une clarification bienvenue qui recentre l’expert-comptable sur sa vraie valeur ajoutĂ©e ?

⚠ Disclaimer : Cette affirmation ne reflĂšte pas la position de Pennylane. Elle est uniquement proposĂ©e pour ouvrir le dĂ©bat et permettre Ă  la communautĂ© d’échanger sur un sujet d’actualitĂ© de la profession.

 

8 Réponses

  • La "saisie" pure est de plus en plus automatisĂ©e. Il n'y aura donc bientĂŽt plus du tout besoin d'humain pour cette partie.

  • Avatar de William_Pineau
    William_Pineau
    IcÎne pour le rang Déchiffreur de rythmesDéchiffreur de rythmes

    Bonjour,

    J'ai l'impression qu'il y a contradiction entre
    "Un simple acte de saisie de donnĂ©es, sans imputation ni travail d’analyse, ne suffit plus Ă  ĂȘtre considĂ©rĂ© comme relevant du monopole des experts-comptables."
    et
    "La saisie comptable n’appartient plus exclusivement aux experts-comptables."Sur la premiĂšre citation, je suis d'accord et c'est le fonctionnement de Pennylane lorsque l'entreprise a Ă©tĂ© formĂ©e aux bonnes pratiques. Ce travail n'a pas de valeur ajoutĂ©e
 Être contre l'automatisation ou la dĂ©lĂ©gation de ce travail aux entreprises relĂšve d'un enfermement dans sa zone de confort. Point de vue associĂ©, c'est du temps Ă  faible valeur ajoutĂ©e des collab, et point de vue collaborateur, c'est en effet sympa lorsqu'on a envie d'ĂȘtre en mode automatique
 mais la majoritĂ© du temps c'est rĂ©barbatif. 
    Je parle ici de saisie de données donc.

    Par contre, la saisie comptable pour moi relĂšve de l'imputation et du travail d'analyse, de la tenue comptable au sens littĂ©ral. Et cela doit ĂȘtre rĂ©servĂ© aux cabinets.
    Si une entreprise veut faire sa tenue comptable, dans ce cas on est en mission de rĂ©vision, pas de souci, mais on ne peut pas ĂȘtre certain des compĂ©tences comptables des OM, DAF
 J'ai eu plus de mauvaises que de bonnes expĂ©riences sur des prestas qui communiquaient connaĂźtre la comptabilitĂ©. Car mauvaises connaissances, ou mauvaise volontĂ© car ils ne font pas d'autre travail comptable derriĂšre.

    Donc pour mixer le tout, Pennylane fait d'aprÚs moi bien le travail avec la saisie de données par les entreprises, et la tenue comptable par le cabinet, optimisée au mieux avec un bon paramétrage, ce qui réduit considérablement la tenue.

    Cordialement,

  • Avatar de Y_Derue
    Y_Derue
    IcĂŽne pour le rang Virtuose des forumsVirtuose des forums

    La Cour de cassation ne remet pas en cause le monopole des experts-comptables, mais elle redĂ©finit les contours de la prĂ©rogative d’exercice des experts comptables sur la saisie comptable.

    Elle confirme une distinction que la profession elle-mĂȘme connaĂźt bien :

    • La saisie brute (copier des factures ou montants dans un logiciel) = tĂąche matĂ©rielle, non intellectuelle ;
    • La tenue comptable (imputation, cohĂ©rence, vĂ©rification, analyse) = mission relevant de l’expertise comptable.

    En ce sens, la Cour ne fait qu’aligner le droit sur la rĂ©alitĂ© des pratiques. Notamment dans un contexte d’automatisation et de dĂ©matĂ©rialisation croissante.

    PlutĂŽt qu’une menace, cette dĂ©cision peut ĂȘtre vue comme une invitation Ă  repositionner la valeur du cabinet.

    Le “travail de saisie” n’est plus (et n’est plus depuis longtemps) au cƓur du mĂ©tier.

    C’est dĂ©sormais le contrĂŽle, la validation, la pertinence des analyses et le conseil stratĂ©gique qui incarnent la valeur ajoutĂ©e de l’expert-comptable.

    En d’autres termes :

    âžĄïž Moins de frappe, plus de sens.

    âžĄïž Moins d’exĂ©cution, plus d’accompagnement.

    Cette clarification juridique accélÚre un mouvement déjà amorcé :

    • montĂ©e en puissance des outils d’automatisation,
    • arrivĂ©e de prestataires “para-comptables” low-cost,
    • nĂ©cessitĂ© pour les cabinets d’évoluer vers des offres de conseil global.

    Les cabinets qui sauront transformer cette contrainte en levier (formation, data, pilotage, finance d’entreprise, ESG, etc.) consolideront leur position.

    Ma conclusion :

    • Ce n’est pas une menace, c’est un signal fort.
    • L’expert-comptable ne doit plus dĂ©fendre la saisie brute. Il doit revendiquer l’intelligence de la donnĂ©e.
    • La vraie bataille se jouera sur la valeur perçue et la confiance que le client place dans son conseil et son accompagnement.

    Cette dĂ©cision n’est pas une menace
 Ă  condition que le client ne confonde pas la saisie brute de donnĂ©es et la mission d’expertise comptable.

    Le vĂ©ritable danger, c’est la banalisation de la comptabilitĂ© au profit d’acteurs low cost, parfois mĂȘme inscrits Ă  l’Ordre, qui ne proposent qu’un traitement automatisĂ© et sans Ăąme des chiffres ( y compris via une restitution informatique sans analyse, ni cohĂ©rence, ni vraisemblance et surtout sans assurance ni opinion).

    Or, la valeur de l’expert-comptable, c’est tout l’inverse : l’analyse intelligente de la donnĂ©e, la comprĂ©hension du contexte et la capacitĂ© Ă  conseiller avec discernement et humanitĂ©.

    Ce n’est plus la saisie qu’il faut protĂ©ger, c’est la confiance.

  • Quand la rĂ©forme de la facturation Ă©lectronique sera en place en septembre 2027 dans les 2 sens (envoie et rĂ©ception de facture), il n'y aura plus de saisie comptable.

    D'ici là, chaque facture transmise en XML, contribue à supprimer la nécessité de la saisir.

    De ce fait, le sujet de la saisie manuelle, tout comme de l'usage d'un OCR est en train de devenir obsolĂšte.

    • Avatar de William_Pineau
      William_Pineau
      IcÎne pour le rang Déchiffreur de rythmesDéchiffreur de rythmes

      Bonjour Clément,

      Différencies-tu la saisie des données (TTC/frs/TVA..) de la saisie comptable (imputation contrepartie en compte du PCG) ou pas ?

      Car la facture-X ne contient pas (Ă  ma connaissance), le compte comptable relatif, et donc il faudra rĂ©aliser la saisie comptable (comme actuellement du coup, dans le sens oĂč l'OCR qui fonctionne Ă  100% revient au mĂȘme principe que la facture X oĂč les donnĂ©es factures sont dĂ©jĂ  renseignĂ©es.)

      Cdlt,

      • Avatar de ClĂ©ment_ARC
        Clément_ARC
        IcĂŽne pour le rang Batteur de mesureBatteur de mesure

        La saisie de données = PL en interface gestion

        • PrĂ©-saisie par OCR, rectifiĂ© manuellement par un humain en entreprise.
        • RFE : Saisie depuis les donnĂ©es du XML

        Personne n'est en capacité de s'opposer à cette évolution technologique du métier.

        La saisie comptable = PL en interface comptable

        La fiche fournisseur permet de renseigner les comptes comptables d'affectation. Selon moi, cela permet de faire la tenue avec affectation à partir de la factur-X (PDF + XML) ou OCR, au moins en pré-saisie.

        Que la tenue comptable (validation de l'affectation d'une Ă©criture comptable), soit rĂ©alisĂ© par un ordinateur ou par un humain - bien que le premier soit plus rapide et plus Ă©conomique - il faudra faire une rĂ©vision comptable.

        Quand je vois la qualité de la saisie comptable internalisée sur certains dossiers, je me dis que l'informatique est en capacité de faire aussi bien.

        L'activitĂ© de tenue comptable se rĂ©sumera rapidement Ă  de la validation d'Ă©criture (sans intĂ©rĂȘt), comme l'est actuellement la saisie de donnĂ©es sur PL, les humains seront vite dĂ©passĂ©s par la rapiditĂ© d'exĂ©cution de l'informatique.

        Reste, selon moi, la question des libellés de lignes pour rendre intelligible la lecture du GL. Une idée à suggérer à PL pour que cette information soit renseignée par l'entreprise directement depuis l'interface gestion ?

    • Avatar de Y_Derue
      Y_Derue
      IcĂŽne pour le rang Virtuose des forumsVirtuose des forums

      Oui donc plus de saisie brute.... de données.

      Selon moi, l'imputation relÚve de la prérogative !

  • Avatar de Lauriane
    Lauriane
    IcĂŽne pour le rang PremiĂšre notePremiĂšre note

    Bonjour,

    je trouve tous vos commentaires trĂšs pertinents et qui rĂ©sument parfaitement la situation. Je rejoins tout ce que vous dites, ayant moi mĂȘme Ă©tĂ© formĂ©e depuis le dĂ©but de ma vie de comptable avec un logiciel prĂ©curseur qui faisait dĂ©jĂ  la mĂȘme chose que Pennylane mais dans la spĂ©cialitĂ© des professions libĂ©rales. Cette problĂ©matique se retrouvait dĂ©jĂ  prĂ©sente dans le domaine des professions libĂ©rales depuis quelques annĂ©es.

    Je rejoins tout Ă  fait les propos de Y_Derue et William.

    Pour apporter un peu plus dans le dĂ©bat, j'ajouterai que j'ai pu observer dans mes expĂ©riences certains points essentiels. En effet avoir un logiciel d'Ă©change et participatif avec un cĂŽtĂ© responsabilisant du client, cela avait donnĂ© lieu Ă  un service spĂ©cifique oĂč effectivement les clients agissaient de maniĂšre active sur la saisie de la comptabilitĂ©. Cette partie lĂ  Ă©tait positive et effectivement les dossiers Ă©taient moins lourds Ă  traiter au niveau "saisie pure".

    Toutefois cela engendrait des erreurs dans la comptabilitĂ© et un conflit complexe entre le comptable et les clients sur qui avait raison ou tort sur des notions comptables. 

    Est ce le prix du dossier plus faible du fait de moins de saisie? ou bien le fait que le client saisissait de son cĂŽtĂ©? ou bien d'autres facteurs comme la coupure du lien entre l'expert, le comptable et le client, intervenant qui ont abimĂ© la confiance et amener le client Ă  dĂ©considĂ©rer la fonction de comptable ? Je ne saurai le dire prĂ©cisĂ©ment. Mais entre le service oĂč la saisie appartenait encore au cabinet et l'autre service oĂč le client intervenait grandement, les rĂ©actions des clients n'Ă©taient absolument pas identiques du tout.

    Donc je pense qu'il faut prĂ©server malgrĂ© tout la profession et la lĂ©gitimitĂ© d'un professionnel dans le domaine de la comptabilitĂ©. Nous pouvons et nous nous devons d'allĂ©ger et simplifier les taches lourdes qui n'apportent aucune plus value au mĂ©tier, mais cela restera un mĂ©tier donc un savoir et des compĂ©tences acquises qu'il faut prĂ©server et valoriser. 

    Comme vous dites trĂšs bien : 

    • "L’expert-comptable ne doit plus dĂ©fendre la saisie brute. Il doit revendiquer l’intelligence de la donnĂ©e.
    • La vraie bataille se jouera sur la valeur perçue et la confiance que le client place dans son conseil et son accompagnement.

    Cette dĂ©cision n’est pas une menace
 Ă  condition que le client ne confonde pas la saisie brute de donnĂ©es et la mission d’expertise comptable."

    C'est exactement le nouveau défi à relever, ce qui j'ai déjà testé il y a 7 ans, avait été d'une certaine complexité car les personnes qui ne connaissent pas vraiment le métier de comptable ne réalisent pas réellement tout ce que cela implique. Nous sommes donc sur un travail en effet d'acquisition de confiance et de rapport humain. C'est un tournant pas uniquement centré sur "la technique" avec la facturation électronique et l'automatisation ect, mais également sur la valeur apporté du métier et la reconnaissance de son savoir et de ses compétences.